
Qui suis-je ?
Je m’appelle Véronique Le Boucher, et je suis artisan d’art à Cherbourg.
Peut-être nous sommes-nous déjà rencontrés sur mon stand, dans une boutique de créateurs ou sur une exposition ?
Je suis en activité depuis 2015, et j’ai obtenu le titre d’artisan d’art en 2019. Ma spécialité : travailler les revues anciennes, les livres et les vieux papiers pour les transformer en papeterie ou en objets du quotidien.
Souvent, on me demande d’où m’est venue cette idée,
et d’où vient ma passion pour les vieux papiers…
En fait, je collectionne les revues anciennes et les vieux papiers depuis l’adolescence. Mais si on m’avait dit à l’époque qu’un jour, je les découperais pour les transformer… Jamais je n’y aurais cru. 😉
Avec mon boulot et une vie bien remplie, je n’avais pas beaucoup de temps à y consacrer. Alors mes revues étaient posées en piles bien sages, un peu partout dans la maison.
En 2014, je me suis retrouvée à l’arrêt pendant plusieurs mois, suite à de graves problèmes rencontrés au travail. J’ai été obligée de suivre un traitement qui avait des effets particulièrement invalidants sur ma mémoire à court terme. Si on m’interrogeait… J’étais incapable de me souvenir de ce que j’avais fait au cours des deux dernières heures.
Je devais trouver une solution. Alors j’ai acheté un petit carnet à spirales, et j’ai commencé à noter tout ce que je faisais… Ne serait-ce que pour être capable de répondre à mon mari quand il prenait des nouvelles de ma journée. 😉
Puis, pour occuper mes mains et mon esprit : j’ai ressorti mes vieilles revues, dans l’objectif de les relire et les classer.
Le papier est une matière vivante… Malgré tout le soin pris à leur rangement et à leur conservation, certaines se désagrégeaient. Jeter les vieilles revues abimées ? Hors de question. Me résigner à voir les autres disparaître au fil du temps ? Impossible…
Mon boulot, ma santé, ma mémoire et à présent mes revues… C’était comme si ma vie toute entière s’effritait sous mes yeux. Figée sur mes questions, mon regard errait sur la table, se posant alternativement sur mes mains ballantes, sur mes vieux papiers et sur ce fichu carnet qui ne me quittait plus.
Des morceaux à recoller… Et un déclic !
Les graphismes des revues étaient de la taille idéale pour faire des couvertures de carnets. J’ai attrapé des ciseaux… Et j’ai commencé à couper, pour offrir une nouvelle vie à mes vieux papiers. 🙂
On ne va pas se mentir : ça m’a également donné un but, à un moment où il était vital que j’avance et que je me reconstruise.
Les revues anciennes et les matières recyclées se prêtent à toutes les fantaisies. Papeterie, accessoires, petite décoration, bijoux, maroquinerie… J’étais prise du besoin irrépressible de créer, et de tester toutes mes idées. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au début j’ai exploré… énoOormément de choses. Avec du très bon, et parfois aussi du très mauvais. 😁
Ce qui me plaît le plus dans cette activité ? Sa liberté !
Bien sûr, tout n’est pas forcément rose. On est dedans H24, le secteur est ultra-précaire, exposer sur des salons c’est extrêmement physique, on ne peut jamais vraiment savoir où on sera dans 3 mois, bien souvent nos proches peinent à considérer tout cela comme un vrai travail et… Financièrement, c’est vrai : c’est compliqué.
Mais on y gagne le vrai sens du travail, et une vraie liberté. L’artisanat créatif c’est aussi une communauté généreuse, soudée, forte, résiliente, en perpétuel renouvellement, d’une richesse extraordinaire.
J’expose essentiellement sur des circuits de métiers d’art, avec une préférence marquée pour les salons et les boutiques partagées. J’aime le présentiel, pour la richesse des contacts avec les autres exposants et avec le public.
Après avoir développé une gamme originale de maroquinerie, je travaille actuellement sur une gamme de papeterie en reliure traditionnelle. Vous pouvez suivre mon travail, son actualité et ces évolutions sur ma page Facebook. 🙂